Le fonctionnement
du fleuve
Le Rhône en quelques données clés.
Glacier de la Furka, dans le Massif alpin du Saint-Gothard
Delta de la Camargue – mer Méditerranée
251 m3/s à la sortie du lac Léman à Genève ; 1 800 m3/s sur le linéaire français - Le 48e fleuve du monde par son débit
812 km (290 km en Suisse et 522 km en France)
97 800 km2 (dont 7 800 km² en Suisse)
La Suisse et la France. La limite franco-suisse pour le Rhône se trouve au niveau des communes de Chancy (Suisse) et Pougny (France).
Suisse : Vispa, Grande Eau, La Veveyse, La Venoge, Versoix, Arve
France : Ain, Saône, Isère, Ardèche, Drôme, Durance, Gard
Sources : Initiatives Fleuves & Zone Atelier Bassin du Rhône
La gouvernance
En amont du lac Léman, le Rhône est la propriété de l’Office Fédéral de l’Environnement. En aval du lac Léman, il est propriété du Canton de Genève, et géré par les Services Industriels de Genève.
La CIPEL : Commission Internationale pour la Protection des Eaux du Léman (CIPEL). La SFMCP (Société des Forces Motrices de Chancy-Pougny) est une société anonyme régie par le droit suisse. L’ouvrage hydroélectrique de Chancy-Pougny est situé sur la chaîne hydroélectrique entre les ouvrages des SIG, en amont et ceux de CNR à l’aval.
Côté français, l’Etat a confié l’aménagement du fleuve à la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), en vertu de la loi Rhône, ainsi que la concession. La CNR, en tant qu’opérateur du Rhône, est chargé de la gestion des 19 ouvrages de production hydroélectrique au fil du fleuve, de la garantie des bonnes conditions de navigation sur le fleuve et de la fourniture d’eau pour les usages agricoles (irrigation). Deux autres acteurs gèrent aussi en partie le fleuve sur certains tronçons : Voies navigables de France (VNF) et Électricité de France (EDF).
La structure de gouvernance du Rhône français diffère fortement de la Suisse puisque la régulation du fleuve découle en premier lieu de la coordination entre acteurs privés ou semi-privés. Elle se caractérise par une forte complexité des dispositifs conventionnels et par une certaine auto-organisation des acteurs pour la gestion et l’échange de l’eau. De nombreux accords sont passés entre les deux principaux acteurs utilisant l’eau du Rhône du point de vue industriel : CNR pour la production d’hydroélectricité et EDF pour le refroidissement des centrales nucléaires.
Le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) du bassin Rhône-Méditerranée fixe les grandes orientations d’une bonne gestion de l’eau et des milieux aquatiques sur les bassins versants du Rhône, de ses affluents et des fleuves côtiers formant le grand bassin Rhône-Méditerranée.
Compte tenu des enjeux particulièrement importants liés au fleuve, le Premier Ministre a confié au préfet coordonnateur de bassin l’élaboration, en partenariat avec les collectivités, d’un plan Rhône conçu comme un projet global de développement durable, plan qui a été approuvé par le Comité interministériel à l’Aménagement du Territoire en mars 2006.

L’importance du Rhône pour l'écosystème local
Le Rhône prend sa source dans le glacier qui porte son nom, au col de la Furka, dans le massif du Saint-Gothard à l’extrémité orientale du Valais, à 2 300 m d’altitude. Il traverse ensuite le canton du Valais sur une distance de 164 km, avant de se jeter dans le Léman.
Des « corrections » pour se protéger de ses débordements : Au XVIIIème siècle, l’économie du Valais souffre de ses crues et inondations. Alors les hommes le « corrigent ». Les premiers projets sont constitués de digues, les marais sont asséchés pour que les terres soient cultivées. Au début du XXème siècle, cette politique s’intensifie : on rehausse les digues tout en resserrant son lit, afin d’augmenter sa puissance de charriage. Ces stratégies ont pour conséquence de le séparer de ceux qui peuplent ses rives, sans pour autant constituer une protection fiable et satisfaisante contre ses crues. Depuis 2009, avec la troisième de ses corrections, c’est 160 km de cours d’eau qui sont réaménagés, de la source jusqu’au Léman. Cette fois, les hommes choisissent de redonner au Rhône de la place en certains endroits, en élargissant son lit et en l’abaissant. L’enjeu est triple : la restauration des milieux naturels, la protection contre les inondations, et la réappropriation de ses berges par les riverains. Il reviens dans la vie des hommes, grâce à l’aménagement de lieux de loisirs.
Le Rhône produit annuellement 10 milliards de kWh d’énergie hydroélectrique, ce qui représente entre 25 et 30 % de la production suisse grâce à des barrages hydroélectriques de haute montagne et 5 centrales construites au fil de l’eau.

Le Léman est la plus grande réserve d’eau douce d’Europe occidentale. Il forme une frontière naturelle entre la Suisse (cantons du Valais, de Vaud et de Genève) et la France (département de Haute-Savoie). Il est formé de deux bassins, le Grand-lac à l’est (86 km3) et le Petit-lac à l’ouest (3 km3).
Le Léman accueille une large biodiversité malgré l’urbanisation de ses berges : des espèces d’oiseaux qu’ils soient migrateurs ou sédentaires et près d’une trentaine d’espèces de poissons. Il témoigne de sa richesse écologique par le classement de certains espaces en Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) ou encore Natura 2000 - réseau rassemblant les sites naturels au sein de l’Union européenne. Il existe toujours des zones humides, bien que la pression foncière soit de plus en plus forte.
Espace touristique : Le tourisme sur les berges du Rhône naît en 1830, avec la construction des premiers quais, près de Genève. Il prospère aujourd’hui encore, et s’est développée avec lui toute une panoplie d’activités : hôtels de luxe, restaurants, conférences internationales, manifestations culturelles et sportives… Il accueille aussi des activités nautiques comme la baignade, la planche à voile, la plaisance, le canoë-kayak, réparties sur 64 ports de plaisance, dont 12 en France, et plus d’une centaine de plages.

Le développement de ces infrastructures engendre toutefois une artificialisation des sols, ainsi que la perturbation de la faune et de la flore.
Navigation commerciale : La compagnie générale de navigation (CGN) organise des croisières touristiques ainsi que des traversées régulières. Ainsi, 4 lignes permettent de relier les villes de part et d’autre de ses eaux. Près de 100 traversées ont lieu chaque jour.
Eau potable : Avec toutes ces activités, on en oublierait presque l’essentiel : le Rhône offre à boire à près de 900 000 personnes ! Il fournit 90 % de l’eau potable du canton de Genève, les 10 % restant proviennent des nappes phréatiques.

Production d’électricité : Sur le canton de Genève le Rhône fait tourner trois ouvrages hydroélectriques, qui sont exploités par les Services industriels de Genève (SIG).
Le premier d’entre eux, à la sortie du Léman, est le barrage de Seujet. Sa production annuelle est plutôt faible, avec 25GWh. Il participe surtout à réguler le niveau des eaux du Léman et permet de moduler son débit. Ainsi, le barrage du Verbois, situé en aval, peut adapter la production d’électricité et en fournir davantage en période de forte demande. Sa production annuelle est de 466 GWh. Enfin, le barrage franco-suisse de Chancy-Pougny produit pour sa part 250 GWh/an.
Une puissante production hydroélectrique
La vallée du Rhône est incontestablement la vallée énergétique de la France avec une production cumulée hydroélectrique et thermique étendue à l’échelle du bassin, de 131 TWh, soit 22,7% d’une production nationale. (source : ZABR).
La production d’énergie hydroélectrique sur le Rhône varie selon les débits journaliers et saisonniers. Elle s’élève toutefois en moyenne annuelle à 14 900 GWh grâce à un ensemble de dix-neuf chutes aménagées au fil de l’eau. La position dominante du bassin au niveau de la production électrique est confortée par l’existence de lignes à haute tension qui suivent la vallée et assurent l’interconnexion entre les divers sites de production. (source : Initiatives Fleuves)
Navigation : une alternative durable à la route
Avec la Saône, le Rhône a constitué de tout temps un axe majeur reliant l’Europe du Nord à la Méditerranée et donc, une formidable voie d’échanges. Il faut attendre les aménagements de CNR qui ouvrent la navigation à grand gabarit sur 330 km, entre Lyon et la Méditerranée, pour relancer la navigation rhodanienne. Aujourd’hui, 18 sites industriels et portuaires maillent la Vallée du Rhône ce qui fait que le Port de Lyon manutentionne 12 millions de tonnes de marchandises par an. (source : Initiatives Fleuves)
Encore marginal dans un bilan global, le transport fluvial de marchandises est prometteur sur l’axe Rhône-Saône. En pleine expansion, peu impactant pour l’environnement, il doit disposer d’infrastructures adaptées à son évolution, et améliorer sa complémentarité avec les autres modes de transport, en favorisant les implantations d’activités dans les zones portuaires. (source : ZABR)
Irrigation et autres usages industriels
Le Rhône irrigue grâce à 40 prises d’eau, 120 000 hectares de cultures agricoles pour une superficie irrigable totale de 190 000 hectares. 50 % des prélèvements en eau, réalisés sur ses affluents et ses eaux superficielles, permettent d’améliorer la productivité des cultures qui peuplent ses terres. Dans le département de la Drôme, 1er département agricole de la Région, 80 % des volumes d’irrigation agricole proviennent de son cours et de celui de l’Isère. L’agriculture en vallée du Rhône, diverse par la taille des exploitations et par les cultures, doit désormais faire face à de grands défis : s’adapter pour mieux gérer la ressource en eau, de moins en moins disponible, et être plus performante en termes énergétiques, tout en garantissant une production suffisante et de qualité.
Tourisme et loisirs : le Rhône fait peau neuve
Après des décennies passées à le dompter, les hommes ont désormais envie de profiter aussi de ses atouts touristiques. Ses berges ont été réaménagées pour laisser place aux piétons et aux balades à vélo, rollers, etc. Kayakistes, nageurs, jouteurs et plaisanciers profitent aussi de ses eaux pour leurs loisirs. La ViaRhôna, véloroute qui relie le Léman à la Méditerranée, permet de découvrir, à son rythme, les territoires que le Rhône traverse.
De plus en plus de touristes découvrent aussi la beauté de ses paysages à l’occasion de croisières. De nombreux appontements ont été créés pour accueillir ces nouveaux paquebots qui voguent sur ses eaux.
Pour aller plus loin
Le Rhône la renaissance d'un fleuve - documentaire ARTE (52mn)

Veille Eau - vidéos thématique Rhône

Documentaire RTS : au fil du Rhône - 13 épisodes sur les enjeux du Rhône de la source au delta

Dans le lit du Rhône – Documentaire par Mélanie Pitteloud

Documentaire “Dessine-moi une rivière”

Terragr'eau project to protect the Evian impluvium

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Blog et vidéos - projet de restauration de deux zones humides le long du fleuve Rhône, aux portes de Montélimar
Brochure PFE : les solutions basées sur la nature dans le domaine de l'eau
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Initiatives fleuves - Source documentaire
Interviews Micro-trottoirs - autour du Rhône

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La biodiversité en danger, La moule quagga enhavit le Léman - France Bleu
Le Bassin du Rhône dans l'Illustré - Reportage Photo
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